Saint-Léonard-des-Bois, qui occupe un ancien désert, au pied des Alpes Mancelles, se trouve situé au creux d'une boucle formée par la Sarthe. Faut-il y voir une image du serpent qui y enserra saint Léonard ? Un saint distinct de ceux qui portent ce même nom en d'autres lieux, mais qui ne leur est pas moins apparenté.
L'église de Saint-Léonard-des-Bois
- P. MOULARD, Recherches historiques sur Saint-Léonard-des-Bois et Saint-Paul-le-Gaultier, Le Mans, Impr. Et Libr. E. Lebrault, 1888.
- DUFOUR, MOINET, Les Alpes Mancelles
- Voyage pittoresque dans le département de la Sarthe, 1830.
- Marc DECENEUX, « Le culte de saint Léonard en Ille-et-Vilaine : l'empreinte d'une géographie sacrée antique ? », Bulletin de la Société de Mythologie Française n° 200, 3ème trimestre 2000.
- Marc DECENEUX, « Aux origines du Mont-Saint-Michel », Ar Men n° 110, mars 2000.
Vue générale de St-Léonard-des-Bois
Le fort de Fresnay-sur-Sarthe
La Sarthe à St-Léonard-des-Bois
La première fondation semble avoir été celle, suscitée par saint Léonard, du monastère de Vendoeuvre, lequel fut dévasté par les Normands. La seigneurie de l'Inthe, attestée en 1080, remonte certainement plus haut dans le temps. C'est vers l'an 1000 que la ville reçoit le nom de Saint-Léonard-des-Bois. Le site fut ultérieurement, durant la guerre de Cent ans, un lieu où s'opposèrent Français et Anglais.
Saint-Léonard-des-Bois, qui recentre actuellement ses activités sur le tourisme, fut en son temps une petite ville industrieuse, autour de ses mines de fer, de ses forges et de ses ardoisières.
La chapelle de l'Inthe
Le blason de St-Léonard-des-Bois
Le village de St-Léonard-des-Bois, vu de la Sarthe
La situation remarquable de Saint-Léonard-des-Bois propose, autour de l'église et du tombeau fluvial du saint, une mosaïque de légendes et de traditions. Les trésors y sont particulièrement présents, souvenirs peut-être de magots effectivement enfouis pendant les périodes troublées qui ont marqué cette région de marches. La topographie - la rivière vive dont le méandre entoure la ville et les hauteurs qui la surplombent - a également suscité bien des récits.
Il semble toutefois difficile de définir un schéma d'ensemble à travers ces multiples faits, dont la spécificité pourrait résider dans l'ancrage dans un paysage naturel omniprésent, dont le serpent qui vient enlacer saint Léonard en prière pourrait être une manifestation. Illustration du thème de ces lieux sauvages, soumis aux survivances païennes, que l'action d'un saint homme humanise, dans un acte de civilisation et de christianisation.
« Maître Léonard » est aussi une appellation commune pour le Diable des sabbats, ce qui pourrait suggérer, à travers le saint portant ce nom, une certaine survivance d'une ancienne divinité, de caractère sombre, qui se serait ainsi vue diabolisée par l'extension du christianisme. Marc Déceneux suggère très justement une possible parenté entre les saints Léonard - « solitaires forestiers, maîtres des animaux sauvages, possédant littéralement ou symboliquement le pouvoir de lier et de délier » - et le dieu gaulois Ogmios, « maître de l'éloquence magique qui enchaîne ».
Les vies de saint Léonard et de saint Mars sont essentiellement connues pour un épisode similaire (l'enserrement par un serpent). Les circonstances, toutefois, et la leçon à en tirer sont bien distinctes.
Les bords de la Sarthe
Le buste reliquaire de saint Léonard, à l'église
Le buste reliquaire de saint Léonard, à l'église
Gérard Brault, maire de Saint-Léonard-des-Bois
Bernard Le Royer, ancien président de l'Office de Tourisme de Fresnay-sur-Sarthe
Bernard Duval, ancien maire de Saint-Léonard-des-Bois
Guy Mocquereau
Madame Saiter, point d'information de Saint-Léonard-des-Bois
Monsieur l'abbé Chevalier